• Buron de Soulage

  • Velzic, France

  • 2020 - 2021

  • mission PC

  • reconstruction d’un buron et transformation en logement

  • client privé

  • photographies Germain Brunet

Le bâtiment se trouve sur le plateau nommé “montagne de soulage” au- dessus du lieu-dit Auzolles, sur la commune de Velzic. Il est accessible via un chemin communal depuis le village.

Nous sommes dans une typologie de buron à deux niveaux, dont le plus ancien serait daté de 1721. Il présente une voûte en berceau dans la fromagerie et dans la cave situées en rez-de-chaussée. La porte d’entrée se trouve sur le mur long et non sur le pignon. Le “bédélat” se trouvait à l’étage, sous une charpente bois. Sur le linteau de la porte d’entrée sont mentionnés les chiffres 185, le quatrième chiffre étant illisible.

Le buron est construit en maçonnerie de moellons de pierre type trachy andésite liés entre eux à l’aide de joints. Elle est encore présente, mais les pignons Est et Ouest au niveau de l’étage sont en partis démolis. Une partie du bord supérieur de la maçonnerie de la façade Sud est également en train de partir.

La charpente de l’étage est tombée et aujourd’hui absente du site. La terre recouvrant la voûte en berceau est donc à nue. La couverture devait être à l’origine en lauzes (dont on retrouve la présence) mais l’on retrouve également traces de plusieurs tôles ondulées en acier.

Le rez-de-chaussée présente deux pièces. En premier, la fromagerie, qui devait également servir de pièce de vie et de couchage pour le buronnier, car on relève la présence d’une cheminée. La pièce dispose de deux ouvertures sur l’extérieur, la porte d’entrée ainsi qu’une petite fenêtre en façade Sud.

Attenante, se trouve la seconde pièce, la cave, qui ne présente elle qu’un donne- jour (une fente horizontale) en façade Nord. Les deux pièces présentent un sol en terre battue, mais dans la première, on distingue sous la terre (5/6cm) une chappe en béton.

À l’étage, le bédélat, on trouve une première ouverture permettant l’accés depuis l’extérieur, en pignon Est. Une seconde ouverture, un donne-jour (une fente verticale cette fois-ci) se trouve dans la partie encore debout du pignon Ouest. On suppose enfin peut-être unetroisième ouverture toujours sur le même pignon.

Accolé au buron sur le pignon ouest, on trouve une petite porcherie, construite également en maçonnerie de moellons de pierre, qui présente deux petites ouvertures, donnant sur un petit parc clôturé en pierre, que l’on peut nommer “affrontadou”.

Dans la continuité du volume de la loge à cochon se trouve enfin une annexe plus récente car construite en maçonnerie de bloc parpaing. Cette annexe devait présenter une couverture en tôle ondulée métallique car des restes sont présents à l’intérieur du volume.

Les abords du buron sont constitués de la prairie dans lequel le buron est ancré, ainsi que de trois grands arbres devant la façade Sud, disposition que l’on retrouve souvent, les arbres assurant ombrage en été et évitant toute surchauffe des murs de la façade exposée au soleil.
 Le projet de restauration du buron se veut tout d’abord et avant tout respectueux du site et du bâtiment d’origine, et veille à ne pas rompre l’équilibre des masses en place.

La première opération consiste à démolir l’annexe récente construite en parpaings, afin de retrouver le volume originel du buron et de sa seule annexe d’origine, la petite loge à cochon se trouvant sur le pignon Ouest.

La deuxième opération consistera à consolider et remonter la maçonnerie de moellons de pierre au niveau des zones démolies, notamment sur les deux pignons ainsi qu’en façade sud; les arases seront également remontées.

Troisièmement, une nouvelle charpente traditionnelle en bois sera disposée à l’étage. L’étanchéité du sol sera retravaillée au-dessus de la pleine terre surplombant la voûte en berceau et un plancher bois sera ajouté. Une isolation en laine de bois sera disposée entre les chevrons, afin de rendre cette pièce habitable et conforme au norme de confort d’aujourd’hui, afin de pouvoir y dormir à l’occasion, comme le faisait le buronnier à l’époque, lors des nuits trop froides, en allant dormir au milieu des bêtes à l’étage, à même le foin.

Une nouvelle couverture en zinc à joint debout sera faite. Le teinte du zinc sera “quartz-zinc” afin de le confondre de loin avec la couleur d’origine des ardoises. Le conduit de la cheminée sera reconstruit en maçonnerie de moellons de pierres, dans la continuité de la maçonnerie du pignon ouest.

Les ouvertures existantes se verront agrémenter de nouvelles menuiseries bois, disposées côté intérieur de l’embrasure du mur (19 cm, la valeur étant la même pour la porte d’entrée et la fenêtre du rdc et celle de l’étage. Le donne-jour de l’étage sera également fermé par une menuiserie bois disposée au nu intérieur du mur, de manière affleurante au plan du mur, de manière à maximiser cette petite source de lumière.

Il sera disposée une nouvelle ouverture à l’étage sur le pignon ouest, à l’endroit supposé d’une précédente ouverture. La menuserie sera toujours en bois, avec une embrasure de 19 cm, mais présentant par contre un cadre bois sur tout son périmètre, de manière à la différencier des autres et faire comprendre que cette fenêtre est plus récente car d’aujourd’hui. La dimension de la fenêtre (100 x 110 cm) sera légèrement rectangulaire afin de reprendre le même profil des ouvertures existantes.

référence de projet, illustrant un châssis de fenêtre bois présentant un cadre bois sur son périmètre.

Enfin, il sera aménagé une fenêtre de toit dans la couverture, côté Nord, (dim. 78 x 98 cm) de manière à laisser intacte et vierge la couverture sur la façade “principale’ Sud, qui est aussi la plus visible lorsque l’on arrive sur site.








GERMAIN BRUNET architecte

15 rue Paul Doumer 15000 Aurillac

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